Seul fabricant des Alpes-Maritimes, Cryosystem à Nice sublime l’usage de la carboglace
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De Agnès Farrugia sur nicematin.com le 21 novembre 2025 - Voir l'article original

La première usine de fabrication de glace carbonique vient d’ouvrir dans les Alpes-Maritimes, à Nice. Industrie, viticulture, événementiel, l’utilisation est multiple.
Du dioxyde de carbone transformé en glace. C’est exactement l’activité de Frédéric Franchi à Nice.
Et il est le seul des Alpes-Maritimes à fabriquer et livrer de la glace carbonique, appelée carboglace.
Son entreprise, Cryosystem, a été fondée en 2024, mais, le temps de finaliser le projet et réunir les fonds nécessaires au démarrage de l’activité, soit 1 million d’euros d’investissement, la société n’est opérationnelle que depuis septembre.
Installé au milieu du boulevard du Mercantour, le hangar de 1.500 m² abrite une imposante cuve qui stocke le gaz carbonique avant qu’une machine – noméme pelletiseur – ne le transforme en glace.
Car le dioxyde de carbone devient solide quand il est refroidi à -80°. Le procédé de transformation de ce gaz n’est pas dangereux et ne nécessite aucune sécurité particulière.
Seul du département
Mais, à quoi sert la glace carbonique ?
« La glace carbonique sert, bien entendu, au maintien des produits surgelés pendant leur transport, explique le patron auparavant dirigeant d’une entreprise de nettoyage industriel. Elle peut également être utilisée dans les festivals ou par les patrons de bar pour son côté « fumée lourde » mais elle est aussi redoutable dans l’industrie et la viticulture. »
Frédéric Franchi connaît le produit par cœur, ravi d’avoir eu l’opportunité d’être le représentant officiel de la marque allemande Messer dans le département.
« Même transporté dans des caisses isotherme, le produit se détériore (se sublime -redevient gaz-) au bout de 48 heures pour 5 kilos par exemple. C’est pourquoi notre présence ici peut intéresser nombre de prestataires du territoire. »
RSE, vertueux
Sur son site, de nombreuses vidéos montrent comment la glace carbonique, projetée à une certaine pression via une machine dédiée, nettoie tout type de graisse.
Cuisines, moteurs, engins du bâtiment - notamment ceux travaillant le bitume lequel s’élimine habituellement en usant de pétrole.
« Avec la glace carbonique, poursuit le patron, on n’utilise pas d’eau, on n’expose pas les équipes à des solvants toxiques et on gagne un temps précieux. »
Pour toutes ces raisons, très RSE [responsabilité sociétale de l’entreprise, ndlr], les filières industrie et btp commencent à s’intéresser à sa présence sur le territoire.
Cryosystem fabrique et livre de la glace carbonique mais est aussi mandatée pour réaliser des prestations de nettoyage.
Même, l’équipe, aujourd’hui composée de trois salariés, commercialise les machines permettant aux clients d’être autonomes sur le nettoyage cryogénique. Beaucoup de particuliers propriétaires de voiture de collection dans sa clientèle mais aussi des communes et des bars pour le côté festif de la glace carbonique.
Vin et carboglace
Une autre filière s’intéresse au procédé : la viticulture. Car la glace carbonique, positionnée dès les vendanges (avant d’arriver au chai), évite le départ précoce en fermentation.
Comment ? La glace carbonique se sublime au contact de l’air et donc, petit à petit, elle redevient du CO2 qui, plus lourd que l’air, formera une couche protectrice sur le raisin.
« Et puis, aime à rappeler Frédéric Franchi, dans nos cuves, c’est un dioxyde de carbone destiné à être relâché dans la nature par les usines, qui est réemployé pour ensuite économiser de l’eau et éviter l’usage de produits toxiques. Un système vertueux. » Givrant, non ?